Les Rendez-vous Ethnologiques

Programme de la journée

Matin :

9h00 - Accueil
9h30 – Introduction, par Antonin Chabert, Directeur de Salagon, musée & jardins et Camilo Leon-Quijano
Chargé de recherche au CNRS.

9h45-10h15 : Images du sol : écorévélations et autres expériences photosensibles
Daniela Rodrigues, Post-doc ANFAA
Cette communication explore les allers-retours entre pratiques artistiques, agricoles et
ethnographiques, développées dans le cadre de la recherche Cinéma Compostage, en se
concentrant particulièrement sur des expérimentations photosensibles écologiques pour la
création d’images avec et à partir du sol.

10h30-11h : Poétique de la poussière, poétique de la ville. Un récit photographique des marges urbaines d'Arequipa (Pérou).
Maïwenn Raoul, Doctorante CREDA.
Les périphéries urbaines de la seconde ville du Pérou, Arequipa, se sont métamorphosées depuis
la moitié du XXᵉ siècle. D'abord des terrains où vivre, expression d'un faire ville par les
habitantes et les habitants; ces espaces se révèlent être aujourd'hui un marché de terrains dits
informels, sans titre de propriété. L'intention de l'intervention est de présenter la démarche
artistique articulée à une enquête ethnographique qui interroge ces transformations. Dans un
dialogue entre photographies, témoignages et récits ethnographiques, se construit une poétique
de la poussière, une poétique de la ville pourtant symbole d'une marge. 

11h15-11h45 : Trames croisées : récit d’une construction curatoriale entre photographie, recherche et participation
Christine Enet, directrice du Centre international d'art contemporain, château de Carros, Sébastien Quéquet, chargé du fonds photographique du musée des Arts décoratifs de Paris, Laurent-Sébastien Fournier, professeur d'anthropologie, LAPCOS, Université Côte d'Azur, Président du conseil scientifique du musée de Salagon
Cette communication reviendra sur le projet « Carros en lumière / Photographies 1983 – 2025. » En 1983, la ville de Carros, emblématique des politiques d’urbanisme des années 1960-1980, devient le terrain d’une enquête photographique unique. Sur la commande des Maisons Phénix, six photographes – Jean Dieuzaide, Bernard Gille, Guy Le Querrec, Emil Schulthess, Sabine Weiss et Jacques Windenberger – capturent l’essence sociale et architecturale de cette « ville nouvelle ». Cette exposition fait partie de la programmation des Rencontres d'Arles dans le cadre du Grand Arles Express, le commissariat d’exposition a été assuré par Christine Enet et Sébastien Quéquet.

Après-midi :

13h45-14h15 : La photographie comme anarchive : réflexion autour de la production et l'exposition des photographies de terrain  
Théophile Johnson (doctorant, LESC, Université Paris Nanterre) 
Théophile Johnson travaille sur les relations humains-animaux dans le système pastoral du yak de la vallée de Manang au Népal.  Sa pratique photographique s'intègre dans mon ethnographie en la pensant comme révélateur des relations des bergers avec leurs yaks. La photographie agit ainsi comme une interface entre le regard de l'animal et celui de l'ethnographe. Les scènes construites sont le fruit d'observations cumulées. Elles représentent des situations qui se répètent quotidiennement : le regard face des yaks, les formes du troupeau sur le pâturage, la caresse du berger à son yak préféré. Chaque photographie permet également de faire sentir sa relation avec les personnages principaux de l'ethnographie, à travers les regards qu'ils renvoient, afin de donner au lecteur les clés d'une approche critique sur la situation d'enquête.


14h30-15h : Pour une approche poïétique : expérimentations photographiques
Camilo Leon-Quijano, chargé de recherche au CNRS
Cette intervention propose une ouverture vers un dialogue collectif autour de la notion de créativité en ethnologie. Quelle place accorder à l’expérimentation sur le terrain ? Quels dialogues interdisciplinaires peuvent émerger lors de la publicisation des 8 recherches ? Quels liens se tissent entre l’anthropologie, les arts et la recherche- création? À partir d’expériences d’enquêtes ethnographiques menées en France et au Portugal, cette intervention invite les participants à dialoguer autour du concept d’« anthropologie poïétique », envisagée comme une manière d’agir et de se positionner, tant par rapport au monde qu’à la discipline elle-même.

15h15-16h30 : Rencontre avec Franck Pourcel, photographe, et visite de son exposition Aux abords du loup
L’histoire des rapports entre les loups et les hommes oscille entre fascination, fantasme, peur et hostilité. Tantôt animal totémique, tantôt allégorie du diable, le loup a toujours suscité les passions. De nos jours, son évocation semble figée entre deux camps opposés : ceux qui sont « pour » et ceux qui sont « contre ». À partir des notions de territoires et de traces, l'artiste dépasse ces clivages et explore la présence du loup dans les Alpes du Sud et en Provence dans sa pluralité mémorielle, sensorielle et personnelle. À partir d’une enquête ethnographique qu’il a réalisée dans les Alpes en 2021, le photographe a réalisé un inventaire photographique, constitué de 99 photographies, qui se présente comme une fresque documentant des pratiques et des savoir-faire, traversée par des photos de loup capturées à l’aide de caméras infrarouge. Il a également réalisé un diaporama intitulé « In bocca al lupo » (« dans la gueule du loup » en italien), mêlant paysages, en grand format, et situations observés sur le terrain, en petit format que l’on retrouve dans l’exposition Aux abords du loup. Franck Pourcel reviendra à la fois sur sur son travail de terrain, sa conception de la pratique photographique, la communication sera suivie de la visite de l’exposition à Salagon.

16h30 : Fin de la journée


Sur inscription. avant le lundi 3 novembre.