À la Salle des Gardes, les Nuits Photographiques de Pierrevert exposent Durance, Fragment d’une Mythologie. L’Office de Tourisme choisit Andrea Gerard. Le Gréoux Photo Club expose à la médiathèque, au Casino et aux thermes.
Description
LA DURANCE,
Fragment d’une mythologie
Exposition de photographies de François-Xavier Emery
Extraits de texte de l’œuvre de Jean Giono.
Fleuve tumultueux, avec ses rages, la Durance pouvait anéantir les humbles richesses des hommes mais en être aussi la source.
Dans Hortense ou l'Eau vive, de Jean Giono, la jeune femme, dans son émancipation des tutelles, personnifie ce tempérament de la Durance, alors que l'ambition des temps nouveaux veut faire de cette rivière une matière à turbiner.
Avant ce roman, pour l’auteur, la Durance est dans son aspect des plus séculaire, rythmée au gré des saisons, de sa géographie, des reliefs qu'elle traverse, là où se forgent des intrigues. Dans son lit, même si elle en débordait furieusement parfois, la rivière y ondulait à sa guise.
Après Hortense ou l'Eau vive, c'est un cours d'eau qui est dominé par l'entrave des barrages, la rectilignité des canaux. Il n'est plus lui-même. Avec son potentiel en eau alimenté par ce puissant réservoir que sont les Alpes, il a fallu le mettre sous régie pour en profiter jusqu'à la lie. Ce sacrifice est le prix de la fortune de son versant.
Pourquoi parler de mythe ?
Dans sa quête d’harmonie de l’homme avec la nature, Jean Giono, dans son œuvre, fourmille de références à la mythologie, comme celle du dieu Pan.
Aux temps antiques, la Durance fait partie de cette mythologie. Depuis sa source du sommet des Anges, rivière, elle s'écoule le long de la voie d'Héraclès qui passe par Montgenèvre mais aussi par son ancien delta, la Crau. Fleuve, elle s'y écoulait, là où Héraclès poursuivi par des Liguriens hostiles et à cours de flèches, implore son père Zeus, qui, pour l'aider, jette une pluie de galets sur ses ennemis. Depuis la Crau en est couverte.
Dans un autre registre au XVIIème siècle, Jean-Pancrace a sculpté sur le fronton de la Halle aux Grains d'Aix-en-Provence, une allégorie de la fertilité de la Provence, sous les traits de Jupiter qui représente le Rhône, et ceux de la déesse Cybèle pour la Durance, personnifiant aussi sa nature sauvage. Une des jambes de Cybèle déborde de la corniche du fronton, dans le vide, pour symboliser les crues de la rivière.
L’une des descriptions originales que Jean Giono fait de la Durance, est celle d’un fleuve du Canada enfoui sous les bouleaux, il la compare aussi à Styx, fleuve de la mythologie qui entouraient les enfers et les séparait du monde terrestre.
Les photographies égrainent le parcours de la Durance de sa source à son embouchure dans le Rhône. C'est un regard paysager pour évoquer son visage d'aujourd'hui et les enjeux qu'elle porte pour contribuer au développement de tout un large territoire. En vis-à-vis des extraits de textes issues de l’œuvres de Jean Giono accompagnent ces photographies.
"Il s’agit de géographie, mais beaucoup plus…" Provence.